Au tournant du budget, Biden concédant un prix inférieur

 La pression du président Joe Biden et des démocrates du Congrès pour un ensemble d'initiatives sociales et environnementales de 3 500 milliards de dollars sur 10 ans a atteint un tournant

Lors de réunions virtuelles lundi et mardi avec de petits groupes de démocrates de la Chambre, Biden a déclaré qu'il s'attendait à contrecœur à ce que la version finale de la législation pèse entre 1,9 billion et 2,3 billions de dollars, a déclaré mardi un démocrate familier avec les sessions. Il leur a dit qu'il ne pensait pas pouvoir faire mieux que cela, a déclaré la personne, reflétant les demandes de certains des législateurs les plus conservateurs du parti.

Biden a utilisé ces mêmes chiffres lors d'une réunion vendredi au Capitole avec presque tous les démocrates de la Chambre, selon cette personne et un deuxième démocrate familier avec le rassemblement. Les deux démocrates ne décriraient les réunions que sous couvert d'anonymat.

Il n'y a pas eu d'accord sur un chiffre final et de nombreuses autres questions sans réponse – ainsi que la possibilité d'un échec – demeurent. Les questions cruciales non résolues incluent comment amener pratiquement tous les démocrates du Congrès à voter pour une mesure pour laquelle ils ont passé des mois à se battre et à laquelle les républicains s'opposeront fermement, et si le prix réduit serait atteint en abandonnant certaines propositions ou en gardant la plupart mais à coût inférieur ou durée plus courte.

Mais en concédant à plusieurs reprises que le joyau de la couronne de son propre programme national devra rétrécir et en fournissant une fourchette pour son coût, Biden essaie de pousser son parti au-delà des mois d'impasse et de recentrer les négociateurs sur la détermination des décisions politiques et fiscales nécessaires.

Je veux m'assurer que nous avons un paquet sur lequel tout le monde peut s'entendre", a déclaré Biden aux journalistes mardi à Howell, Michigan, où il est allé essayer de susciter le soutien du public pour son plan. « Ce ne sera pas 3,5 billions de dollars. Ce sera moins que ça.

Lorsqu'on lui a demandé comment il réduirait 1 000 milliards de dollars de son plan initial, Biden a déclaré: "Mon objectif est de faire adopter tout ce sur quoi j'ai fait campagne." Il a ajouté: "Tout n'arrivera pas en même temps." Cela semblait suggérer que certaines initiatives du projet de loi pourraient ne pas commencer tout de suite ou ne durer que temporairement pour économiser de l'argent.

Lorsqu'on lui a demandé s'il y aurait des « tests de ressources » ou des limites sur les revenus des personnes admissibles aux initiatives, le président a répondu : « Bien sûr ». Certains modérés ont voulu imposer de telles limites à certains programmes.

Le projet de loi social et environnemental est au cœur des efforts de Biden pour renforcer les efforts fédéraux pour aider les familles et ralentir le réchauffement climatique.

Cela nécessiterait des congés familiaux et médicaux payés; étendre les allégements fiscaux aux familles avec enfants, aux personnes à faible revenu et aux personnes souscrivant une assurance maladie ; étendre la couverture d'assurance-maladie ; inciter les entreprises énergétiques à s'orienter vers des carburants plus propres et à fournir gratuitement des écoles maternelles et des collèges communautaires. En clin d'œil aux instincts progressistes de son parti, cela serait largement payé par l'augmentation des impôts sur les riches et les entreprises américaines.

Les sénateurs Joe Manchin DW.Va., et le sénateur Kyrsten Sinema, D-Arizona, ont insisté pour réduire le coût du projet de loi et ont été les réfractaires les plus en vue de leur parti. Manchin a insisté pour maintenir le paquet à 1 500 milliards de dollars et a déclaré qu'il souhaitait tester certains programmes. Les dirigeants démocrates auront besoin de chaque vote au Sénat 50-50 et de tous sauf trois à la Chambre pour la victoire.

Dans une indication de possibles concessions mutuelles, Manchin a déclaré mardi: "Je n'exclus rien", lorsqu'on lui a demandé s'il s'opposerait définitivement à une étiquette de prix dans la gamme de Biden. Les progressistes considèrent que la demande de Manchin pour un plafond de 1 500 milliards de dollars est inacceptable, bien qu'un assistant ait déclaré que le sénateur souhaitait toujours le nombre inférieur.

En outre, la représentante progressiste Pramila Jayapal, D-Wash., a déclaré lors de la réunion virtuelle de lundi avec Biden qu'elle voulait 2,5 à 2,9 billions de dollars, a rapporté mardi le Washington Post. Jayapal dirige le caucus progressiste du Congrès qui compte près de 100 membres.

Alors que les démocrates prennent des décisions douloureuses concernant la réduction de la mesure, ils se battent pour savoir s'il faut financer autant d'initiatives que possible mais pour moins de 10 ans, ou choisir les principales priorités et les financer solidement.

Les grandes augmentations proposées dans le logement peuvent être réduites. Les prestations dentaires coûteuses proposées par Medicare pourraient devoir être réduites. Et une proposition de prolongation d'un crédit d'impôt pour enfants plus généreux pourrait être temporaire, défiant effectivement un futur Congrès de refuser de les prolonger.

Cette extension de Medicare, qui comprend également une nouvelle couverture pour l'audition et la vision, est en concurrence pour l'argent contre d'autres propositions visant à étendre la couverture de Medicaid et à étendre des crédits d'impôt plus importants aux personnes qui achètent une assurance maladie en vertu de la loi sur les soins de santé du président Barack Obama.

Le recalibrage par Biden du coût de son plan s'est accompagné d'une intensification des pourparlers impliquant les dirigeants du Congrès et les législateurs de la Maison Blanche .

La présidente de la Chambre, Nancy Pelosi, D-Calif., et le chef de la majorité au Sénat Chuck Schumer, DN.Y., ont rencontré lundi soir au Capitole des responsables de la Maison Blanche, dont le conseiller principal Brian Deese et Susan Rice, qui dirige le Conseil de politique intérieure de Biden. La semaine dernière, Deese et Rice faisaient partie des collaborateurs de la Maison Blanche qui ont rencontré jeudi soir Manchin et Sinema au Capitole.

Les meilleurs démocrates espèrent maintenant conclure un accord qu'ils pourront faire adopter par le Congrès d'ici le 31 octobre, ainsi qu'une mesure complémentaire de 1 000 milliards de dollars finançant des projets d'autoroute, d'Internet et d'autres projets d'infrastructure.

Les dirigeants ont dû abandonner leurs espoirs à long terme de faire adopter ces mesures la semaine dernière après que les divisions entre progressistes et modérés les ont laissés à court de voix.

Leurs divisions sont restées malgré la visite extraordinaire de Biden avec les démocrates de la Chambre vendredi dans le but d'unifier son parti. Le même jour, Pelosi a annulé un vote prévu sur le projet de loi sur les infrastructures approuvé par le Sénat, qui est convoité par les modérés mais que les progressistes tiennent en otage pour les forcer à soutenir la mesure sociale et environnementale.